Apres la nubra valley je mets le cap sur le Pangong Tso lake. C est un
immense lac tout au nord du ladakh, dont l autre rive est situee au Tibet. Il n
y a qu un seul bus public qui y va par mois, donc cette fois ci vraiment pas le
choix je suis obligee d y aller en jeep. Avec moi il y a d autres personnes
dont j ai oublie le nom: une francaise de 27 ans, qui fait de l humanitaire
avec medecin sans frontiere en afganistan (certaines personnes pensent que moi
j ai du courage?! nonnnnn les personnes courageuses c est cette nana par
exemple, qui sous 45 degres a l ombre sous son voile dont le port est
obligatoire la bas, soigne des gens au perils de sa vie, juste par passion...
ca c est des gens courageux!!) et qui a 2 semaines de vancances; une nana
hollandaise qui a bosse 1,5 ans en australie, et qui voyage quelques mois en
asie avant de rentrer chez elle; un homme d une 60 aine d annees d origine
anglo-australo-indienne, tres cultive et qui me fait sentir comme une inculte
dans presque tous les sujets de conversation qu il aborde tellement il maitrise
une gamme impressionante de sujets divers et varies (oui mais moi je peux
raconter tous les episodes de dexter et pas toi mouhaha). Obligee de repondre
par oui quand il me demande si je connais tel personnage ou tel evenement alors
que je n en ai jamais entendu parler, j ai du croiser les doigts sous la table
et je prier pour ne pas qu il m interroge a ces sujets car je n avais pas envie
de passer pour une truffe internationale.
J ai soudain un flashback: comme quand,
il y a plusieurs annees de cela, je ne savais pas ce qu etait une verrine (beh
quoi je ne cuisine pas je bouffe que des pates au fromage rape) et que j ai du
appeler ma copine magali depuis le restaurant pendant que mon rencard (passione
de cuisine et qui me parlait de ces fameuses verrines depuis un quart d heure)
etait parti 2 minutes aux toilettes, de peur qu il m interroge sur ces
dernieres . Parfois, je ne sais pas si ca vous le fait aussi, je sens que j ai
un QI proche de 20 (legume profond) et une culture generale d une fillette de
moyenne section de maternelle face a certaines personnes qui respirent le
savoir par tous les pores de leur peau. C est ce que j ai ressenti face a cet
homme qui n a pas arrete de me parler pendant 2 jours (mais tres gentil par
ailleurs). Bref nous avons pris le
chemin du lac tout en faisant connaissance. Le trajet a dure 5 heures, dans des
paysages magnifiques (oui je sais que je me repete tout le temps mais que
voulez vous c est la verite): prairies verdoyantes ou paissent chevaux, vaches,
chevres et yacks , et meme des marmottes; des etangs qui scintillent sous les
rayons de soleil; d immenses montagnes rougeatres qui s assombrissent au gres
des nuages qui avancent lentement sous le soleil, pousses par la legere brise;
des villages aux maisons blanches ou s ammoncellent sur le toit des piles de
bouses de vaches en forme de galette, pour les utiliser dans la cheminee lors
du prochain hiver; et l envie de vomito qui me gagne et qui grandit a chaque
virage, et croyez moi il y en a beaucoup pour arriver au lac...
Enfin, au
detour d une montagne nous sommes frappes par le bleu intense du lac, qui
contraste avec les couleurs minerales des montagnes. Nous faisons desormais
face a une immense etendue dont l autre rive se situe a des dizaines et des
dizaines de km plus loin, hors d atteinte de nos yeux, au Tibet. Une multitude
de montagnes aux sommets enneiges se jettent abruptement dans le lac dont l eau
scintille comme le ciel que l on va admirer la nuit suivante, illumine de plusieurs
centaines d etoiles.
Le paysage ma rappelle celui du lac Tilicho que j ai pu admirer lors du
trek du tour des annapurnas, au nepal. Le rivage est ponctue par une multitude
de cairns de fortune, dont on se demande pour certains comment se fait il qu
ils sont toujours debout vu leur equilibre precaire, qui peut a tout moment
vaciller a cause du vent qui souffle sur le lac. Au tout debut de ce dernier il
y a une langue de sable qui se jette dans l eau d un bleu turquoise qui n a
rien a envier aux plages paradisiaques de polynesie... Nous nous arretons au
petit village de Spangmik, compose de petites maisons parsemees dans les champs
d orge et entourees d enclos pour les animaux.
Nous nous installons dans une
guest house sommaire mais ou il ne fera pas froid du tout a l interieur, alors
qu a l exterieur des que la nuit tombe il fait un froid polaire. Apres nous
etre installes je prends le chemin du Gontserboom Gompa, a 45 min au sommet d
une colline, d ou la vue sur toute la region est magnifique une fois de plus.
De retour a l hotel nous refaisons le monde autour d un bon milk tea pour nous
rechauffer (enfin les autres refont le monde, moi j ecoute et je sombre dans
une lente depressions quand j entends le mec parler de Socrate et du bienfait
du yoga par maitre je sais pas quoi par rapport a la paix dans le monde et la
bombe nucleaire en coree du nord et que je ne comprends rien, et je me demande
si les autres nanas comprennent vraiment ou si elles sont autant ignares que
moi et font semblant de comprendre lol ). Apres avoir mange un thali (grosse
assiete en fer compartimentee avec riz, legumes, cornichons, le tout super
pimente of course avec des chapatis, comme de grandes et fines galettes),
direction le dodo.
Le lendemain je me reveille aux aurores pour admirer le
lever de soleil, je mets tous les habits que j ai dans mon sac a dos, et je me
dirige vers le sommet de la colline tel un sumo. Une fois arrivee au sommet je
transpire a mort car il ne fait pas si froid que ca et comme ca monte je me
rechauffe toute seule, et en plus de ca le lever de soleil est pratiquement
inexistant car il est cache par les montagnes.
Lasse je retourne me coucher,
apres avoir pris une douche glacee (oui c est sur maintenant je sais que je
suis mazo mais que voulez vous c est ma nature). Apres avoir fait la grasse mat
jusqu a 7h30 je fais mon sac, on prend le petit dej avec vu sur le lac, on
remonte dans le 4/4 et c est reparti pour de nouvelles zaventures!
La maison ou on a dormi.
En haut de la colline.
Paysage en allant au lac.
Jeu de mot de la BRO (border road organisation) Be mr late not late mr: soyez monsieur en retard pas monsieur mort.
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